La Médecine Orientale Toyo igaku
Auteur : Publié le 30/01/2020 à 10h18 -La médecine orientale très répandue au Japon côtoie habilement la médecine moderne et occidentale. Historiquement c'est bien la Médecine Traditionnelle Chinoise qui a nourri les racines de la Médecine Traditionnelle Japonaise appelée Kampo. Mais cette dernière a su incorporer au fil des siècles toutes les spécificités et les subtilités de la culture nippone. De nos jours, le Kampo est parfaitement intégré au système médical japonais.
Le Japon a lentement intégré différents arts venus de toute l’Asie notamment de Chine et de Corée. Et il a développé ses propres arts graphiques, arts plastiques, arts décoratifs ou encore sa littérature.
Parmi ces arts nippons incontournables : l’art floral Ikebana, Kokedama, Oshibana, l'art des emballages Furoshiki, la cérémonie du Thé Chanoyu, les arts martiaux Budo (Kyudo, Kendo, Judo), la poésie Haïku, le théâtre Nô, les estampes et ses formes Kakemono et Makimono.
Le domaine de la santé n'y échappe pas !
La médecine traditionnelle japonaise (MTJ) a su assimiler et synthétiser d'innombrables techniques permettant un regain de santé et de vitalité, et, une certaine longévité... Contrairement à leurs voisins chinois qui ont une certaine capacité et tendance à absorber et à garder tout ce qui vient de l'étranger, les japonais sont des gens sans doute plus pragmatiques ; ainsi ils essaient de garder dans leur tradition que "ce qui fonctionne".
Les racines sino-japonaises du Kampo
La Médecine Traditionnelle Japonaise appelée Kampo fut fondée à partir de multiples influences politiques, des relations historiques avec la Chine, la Corée et des échanges commerciaux avec l'Europe principalement avec les Pays-Bas et le Portugal.
La Médecine Traditionnelle Chinoise est arrivée au Japon entre les IIIe et IXe siècles. Elle a évolué progressivement et les spécificités culturelles nippones ont été subtilement intégrées.
En réalité, cette médecine a été élaborée comme tradition de la médecine orientale. En Japonais, on l'appelle Tōyō igaku.
Cette forme de médecine a pour objet de stimuler les forces naturelles de guérison de l'organisme, et par conséquent les réactions secondaires néfastes souvent associées à la médecine occidentale sont rares.
Au Japon, il y a ainsi la médecine "occidentale" et la médecine "orientale". Ce sont toutes les deux des médecines reconnues ; il n'y a donc pas de nos jours d'équivoque sur d'éventuelles critiques scientifiques ou pseudo-scientifiques sur leur efficacité. On sait pourquoi on fait appel à telle ou telle discipline. D'ailleurs, des pharmacies spécialisées existent et les médecins généralistes rédigent selon les besoins : degré d'urgence, pathologie, symptôme, des prescriptions pour l'une ou l'autre de ces deux médecines.
On parle dans les usages Tōyō igaku no susume en kanji 東洋医学のすすめ c'est-à-dire les formes recommandées par la médecine orientale.
Parmi les plus populaires : la phytothérapie, l'acupuncture, la moxabustion, le shiatsu, le sekkotsui.
La phytothérapie
Le Kampo qui fait aujourd’hui officiellement partie du système de santé japonais est un système d'abord basé sur les plantes et sa phytothérapie.
C'est la pharmacopée japonaise où l'on retrouve les aspects médicamenteux, combinés d’herbes médicinales normées et contrôlées par le Ministère de la Santé, du Travail et du Bien-être japonais.
Pour soulager les maux de ventre, on administre par exemple le kampoyaku des herbes chinoises dépourvues d'effets secondaires.
Aussi, la médecine traditionnelle japonaise regroupe diverses techniques qui peuvent être utilisées indépendamment ou de façon complémentaire.
Au Japon, on trouve des pharmacies Kanpo yakkyoku かんぽ薬局 où les professionnels ont une vision globale du corps et se placent surtout sur la prévention.
Le slogan "La santé vient du sang" est incontournbale car au delà de la circulation du Qi ou Ki, qui est une constituante de cette médecine traditionnelle, le sang 血 chi en japonais est l'une des 5 substances fondamentales du corps humain.
Il est coutume de dire que le nettoyage du sang et l'amélioration de son débit sont à la base d'une meilleure santé.
L'acuponcture
Parmi les principales familles d'acupuncture on trouve l'acupuncture de contact : Sesshoku-shin, l'acupuncture cutanée Hiffu-shin, l'acupuncture avec aiguille retenue : Chi-shin, l'acupuncture avec aiguille insérée : Tan-shin, l'acupuncture avec un maillet : Da-shin et l'acupuncture sans pénétration de la peau par les aiguilles destinés aux nourrissons et aux jeunes enfants : Shonishin.
Parmi les méthodes et outils associés, on note pour le tapotement, l'application du herabari, heragata, chokishin ou yukoshin, pour les frottements : le teishin, l’enshin, le yoneyama, le choto ou le chokishin, pour la pression : le teishin, le enshin, et, pour les instruments de grattage le karibari, le hokishin en brosse, le rouleau et encore le chokishin.
Il existe plusieurs grandes sociétés au Japon avec diplôme en 3 ans d'enseignement après les études secondaires : la Nihon Shinkyu Shikai, la Ninhon Shinkyu Massage Shikai Renmei et la Nihon Shinkyu Chiryo Gakkai.
En savoir plus sur l'acuponture
La moxibustion
Une autre forme de médecine associée à l'acuponcture est intitulée okyu, moxabustion ou moxibustion.
Le tsubo (point précis du corps) est stimulé en brûlant des bâtons, qui ressemblent à des cigares entourés de papier, ou en posant de petites quantités de mogusa sur la peau (moxa : poudre de feuilles séchées d'armoise).
Les moxas japonais sont généralement très fins ; contrairement à ceux usités en moxibustion chinoise dont les bâtons ont plutôt de gros diamètres (entre 1 et 2 cm).
Notons que les japonais utilisent environ quarante variétés d’armoise qui servent toutes à la moxibustion.
Parmi les techniques de moxibustion on liste : Onkyu, Kakubutsukyu, Tonetsukyu, Fukayakyu.
Poser directement l'armoise rigoureusement sélectionnée (qualité oblige !) sur de fines lamelles posées directement sur la peau, en laissant consumer l'armoise brûlée est une technique très répandue au Japon.
En savoir plus sur la moxibustion
Les massages
Pour stimuler les points tsubos, il y a l'incontournable Tsubo Shiatsu, la digitopression ou digipression japonaise.
Et quelques techniques issues des thérapies manuelles japonaises : Anma, Shiatsu et Seitai.
Des diplômes d'Etat existent pour ces 3 disciplines. En général, il y a un cursus avec spécialités anma et shiatsu, et, un seitai.
La thérapie par pression shiatsu est très usitée au Japon. Pour certains traumatismes comme les luxations ou les entorses, on va souvent voir un sekkotsui c'est-à-dire le rebouteux ou l'équivalent des ostéopathes.
En savoir plus sur le Shiatsu.
Enfin, il est bon de savoir que beaucoup de japonais connaissent des tsubos sans avoir appris le shiatsu. Il n'est donc pas rare de voir des enfants pratiquer le katatataki, une forme simpifiée de shiatsu avec des massages et des tapotements autour de la nuque et des épaules.
En savoir plus sur le massage des enfants.
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