Entretien avec EGUCHI sensei, maître japonais en massage crânien
Auteur : - Publié le 15/11/2025 à 09h17Le shiatsu est au Japon un massage parmi d'autres. Il a évidemment des spécificités celles des compressions nerveuses et musculaires (appuis avec les mains et pressions avec les doigts). Et ses effets bienfaisants sont largement identifiés aujourd’hui (stress, fatigue, assouplissement notamment). Même certaines croyances sont encore entretenues par quelques-uns à travers des visions empiriques traditionnelles, c'est ainsi qu'il est connu par les populations et reconnu par le Ministère de la Santé. Nous avons étudié cette année avec deux maîtres diplômés d'état en la matière : Kogao, Atama, Shiatsu... ces techniques font parties d'un arsenal technique plus vaste intégré au massage de la tête. Voici l'entretien exclusif entre Antoine Di Novi et Eguchi sensei.

Antoine Di Novi : EGUCHI sensei, bonjour. Nous sommes venus de France et de Suisse suivre un stage dans votre école à Osaka au Japon. Pourriez-vous vous présenter en quelques mots dans un premier temps ?
Seiji Eguchi : Déconnexion Antoine Dinovi
Bonjour. Je m’appelle Seiji Eguchi (江口 征次) et je suis spécialisé dans le Head massage et le Head spa depuis 2010.
Je suis actuellement président de la Japan Head Therapist Certification Association et enseignant principal de l’école Head Life, qui propose des formations à Osaka, Tokyo, Nagoya et Fukuoka. Nos cours combinent théorie et pratique afin de transmettre un savoir complet et rigoureux.
J’ai dirigé des salons spécialisés et accumulé de nombreuses années d’expérience pratique. Ma philosophie est de proposer un enseignement intégrant théorie et pratique.
C’est un grand honneur d’accueillir des participants venant de France et de Suisse. Aujourd’hui, notre école attire également des participants de 26 pays étrangers, faisant de Head Life une école véritablement internationale. Nous espérons que cette rencontre contribuera à enrichir les échanges et l’apprentissage sous un angle global.
Pays concernés : États-Unis, Mexique, Brésil, Royaume-Uni, France, Espagne, Allemagne, Italie, Belgique, Israël, Émirats Arabes Unis (Dubaï), Australie, Singapour, Corée du Sud, Taïwan, Philippines, Indonésie, Malaisie, Chine, Cambodge, Suisse, Canada, Kenya, Pays-Bas, Suède, Nouvelle-Zélande, République tchèque.
Antoine : Parmi les contenus enseignés, les stagiaires ont appris des mouvements de Heddo massaji, Atama et Kogao. Afin d’éclairer les lecteurs et professionnels en shiatsu occidentaux, pourriez-vous nous expliquer les différences entre ces massages japonais ?
Seiji Eguchi :
Le Head massage
Le Head massage japonais est principalement orienté vers la relaxation. Il consiste à détendre délicatement les muscles du crâne, favorisant la circulation sanguine et lymphatique et soulageant les tensions et l’œdème du cuir chevelu. Cela permet au cuir chevelu de retrouver un état sain et élastique.
À Head Life, nous avons développé une technique originale intégrant la Chiropractie douce/Ostéopathie (Seitai). Les mesures de l’activité cérébrale montrent que cette approche augmente l’activation de la sérotonine d’environ 3,5 fois par rapport au massage classique. Cette méthode, appelée Chiropractic/Osteopathic Head massage (Seitai Head massage), est reconnue pour rééquilibrer le système nerveux autonome. Les séances durent environ 60 minutes, avec un rythme lent et une pression confortable, favorisant la relaxation profonde et le sommeil. Elle est particulièrement adaptée aux personnes souffrant de troubles du sommeil ou de symptômes fonctionnels (fatigue, douleurs diffuses).
Le Lifting facial / crânio-facial (Kogao)
Cette technique vise à corriger les désalignements du crâne, améliorant la circulation du liquide cérébro-spinal et stimulant les capacités d’auto-guérison. Elle apporte des effets esthétiques (raffermissement, lifting) et peut également contribuer à réguler le système nerveux autonome et l’équilibre hormonal.
Notre approche intègre également un réalignement du bassin via la fasciathérapie, car la posture du bassin est intimement liée à celle du crâne. Cette méthode dite de « Chiropractie/Ostéopathie esthétique » (Seitai esthétique) vise à combiner beauté extérieure et santé intérieure.
Raisons du réalignement du bassin :
1. Connexion crâne-bassin : Le crâne et le bassin sont reliés par les fascias et les membranes dures. Une déviation du crâne peut induire une torsion du bassin et inversement.
2. Inclinaison du crâne et cerveau : Une inclinaison occipitale entraîne une compensation du cerveau, qui cherche à se maintenir horizontal, provoquant des déséquilibres corporels.
3. Relation os temporal-ilium : La déviation de l’ilium influence la position du temporal et donc la symétrie du visage.
4. Occiput et sacrum : Ces structures sont reliées par la dure-mère ; leur mobilité altérée perturbe la circulation du liquide cérébro-spinal et l’équilibre nerveux et hormonal.
5. Respiration et mouvement cranio-sacrés : Les respirations primaire et secondaire dépendent des micromouvements du crâne et du sacrum ; leur perturbation affecte l’autonomie nerveuse.
6. Respiration et sérotonine : Une mauvaise mobilité crânio-sacrée limite la respiration diaphragmatique et l’activation des neurones sérotoninergiques, pouvant entraîner maux de tête, insomnie ou troubles fonctionnels.
Ainsi, le réalignement simultané du crâne et du bassin est essentiel pour la santé globale et la beauté.
Antoine : Au Japon comment sont regroupées de nos jours les techniques de relaxation et les méthodes de santé ? J’ai cru comprendre que les massages sont présentés dans la relaxation sous la forme de Body massaji ou Heddo massaji. L’aspect médical n’est pas mis en avant pourtant des études sont parfois réalisées dans certains mouvements liés à de la relaxation. Je pense notamment au Heddo massaji et à la libération de la sérotonine.
Seiji Eguchi :
Au Japon, les pratiques de massage et de bien-être se divisent en trois catégories :
1. Actes médicaux
2. Actes assimilés à la médecine (ex. massage thérapeutique nécessitant une licence nationale)
3. Techniques de relaxation
Le Head massage appartient à la catégorie des techniques de relaxation, non médicales.
Bien qu’il s’appuie sur la sérotonine et des principes anatomiques solides, son objectif est la détente, non le traitement.
Les praticiens ne peuvent donc pas utiliser des termes comme « guérir » ou « soigner ».
Le public cible comprend les personnes en bonne santé mais éprouvant des symptômes fonctionnels (fatigue, maux de tête, vertiges, troubles du sommeil), qui ne relèvent pas de maladies diagnostiquées.
Pour les massages à visée thérapeutique, un titre professionnel (ex. praticien en Anma-Massage-Shiatsu) est requis.
La stimulation de la sérotonine aide à réguler le système nerveux autonome et soutient les mécanismes naturels de régulation corporelle, sans constituer un traitement médical.
La philosophie de Head Life consiste donc à utiliser le terme « rééquilibrer » plutôt que « guérir ».
Antoine : En Europe, il existe beaucoup de confusions sur ce que sont en réalité les massages et les méthodes de santé au Japon. Certaines méthodes sont mises en avant comme méthodes japonaises pourtant quand on vient au Japon, elles sont introuvables. Par exemple, le Kobido ou le Reiki. Avez-vous un point de vue sur cela ?
Seiji Eguchi :
Au cours de mes rencontres avec des praticiens internationaux, j’ai souvent constaté un certain scepticisme vis-à-vis du label « japonais ». »
Pour le Kobido et le Reiki, je ne peux pas me prononcer en détail, mais en termes de popularité au Japon, ces techniques restent limitées. De plus, beaucoup des méthodes présentées comme “japonaises” à l’étranger ne reflètent pas les pratiques dominantes au Japon.
Cette situation n’est pas spécifique à l’Europe ; elle se retrouve aussi en Asie. Le terme « japonais » est souvent utilisé à des fins marketing. Au Japon même, de nouvelles méthodes portant le nom « style XY » (XY-shiki) apparaissent chaque année, et l’absence de réglementation médicale favorise le développement commercial.
Ainsi, la qualité d’une technique ne dépend pas de son origine, mais de sa base théorique et de sa fiabilité.
À Head Life, nous nous concentrons sur la rigueur scientifique et technique, et sur le bien-être des clients et des praticiens. Les tendances et les noms ne remplacent pas la compétence réelle.
Antoine : Réciproquement, on étudie différentes techniques au Japon qui sont inconnues en Europe. Par exemple, le Atama et le Kogao. D’où cela vient-il ? Seulement d’un manque de communication ?
Seiji Eguchi :
Oui, je le pense vraiment.
Sur le blog et les colonnes de notre école(https://www.headlife.org/news/ )nous nous efforçons d'organiser et de diffuser les techniques en nous basant sur des connaissances spécialisées, comme « les étirements des fascias de la tête » ou « la compréhension structurelle du massage de la tête et de la relaxation ». Cependant, en raison de leur haute spécialisation, leur influence reste pour le moment limitée à certains acteurs du secteur.
Au Japon, depuis l'apparition des smartphones en 2008, le nombre de personnes se plaignant de fatigue oculaire et cérébrale a considérablement augmenté. Suite à cette tendance, j'ai ouvert un établissement spécialisé en massage de la tête en mai 2010. Je me souviens qu'à l'époque, il n'y en avait que deux dans l'ouest du Japon et seulement quatre dans tout le pays.
Ensuite, vers 2016, une « mode du sommeil » a émergé, et le « Massage de la tête » a commencé à être reconnu comme une méthode pour améliorer la qualité du sommeil. Cela a été le déclencheur d'une augmentation rapide du nombre d'établissements spécialisés dans le massage de la tête à travers tout le pays.
La fatigue oculaire et cérébrale due aux smartphones, ainsi que l'intérêt pour un sommeil de qualité continuent de croître à l'étranger, et le nombre d'étudiants étrangers dans notre école augmente chaque année. À l'avenir, nous pensons que la diffusion progressera au-delà des frontières.
D'un autre côté, le terme « petit visage » (Kogao小顔) a commencé à être couramment utilisé vers la fin des années 1990.
Au Japon, l’idée que la beauté est associée à un visage petit est devenue une norme culturelle, et cela a été beaucoup repris dans les magazines et les médias. Dans les salons de relaxation et les instituts de beauté, il était plus facile d'augmenter le prix des soins en les nommant « technique d'affinage du visage » plutôt qu'un simple massage du visage, ce qui a contribué à l'expansion de la « mode du petit visage ».
Cette tendance s'est également propagée en Corée et en Chine, et l'on pense que les complexes concernant « la taille du visage », spécifiques aux Asiatiques, ont stimulé la demande.
D'un autre côté, en Europe, ces valeurs esthétiques ou cette demande concernant la taille du visage sont probablement relativement faibles.
De plus, selon des recherches, la proportion de personnes possédant une « prédisposition génétique à une sensibilité accrue à l'anxiété (Serotonin Transporter Gene S-type) » est rapportée comme étant plus élevée dans les régions asiatiques, en particulier chez les Japonais(https://sdgs.media/blog/16399/?utm_source=chatgpt.com).
En d'autres termes, pour les Japonais dont le cerveau se fatigue facilement, le Massage de la tête constitue le summum de la relaxation, et pour les Asiatiques sensibles à la taille de leur visage, les techniques d'affinage du visage sont également une culture esthétique qui améliore l'estime de soi.
Ainsi, les différences de contexte culturel et de caractéristiques génétiques sont probablement à l'origine de l'écart dans la demande et la vitesse de transmission de l'information entre l'Occident et l'Asie.
Antoine : En ce qui concerne le Heddo massaji, vous l’enseignez sur table de massage. Quels sont selon vous les atouts de ce massage ?
Activation de la sérotonine multipliée par 3,5
Les données montrent que le massage crânien intégrant la méthode de notre école présente une activation de la sérotonine environ 3,5 fois supérieure à celle observée avec un massage crânien classique.
Une preuve scientifique unique au monde
Notre école est la seule au monde à avoir démontré scientifiquement, par mesure d’ondes cérébrales, l’activation de la sérotonine. Cette approche, qui dépasse le cadre de la simple relaxation, attire l’attention en tant que méthode fondée sur des données probantes.
Effet stabilisateur sur le système nerveux autonome
L’activation de la sérotonine permet d’équilibrer le système nerveux autonome, favorisant ainsi la réduction du stress et l’amélioration de la qualité du sommeil.
Un massage crânien qui réharmonise l’ensemble du corps
Le massage crânien enseigné dans notre école combine détente musculaire, étirement des fascias et travail sur les points gâchettes (trigger points).
En assouplissant les os du crâne, il stimule la circulation du liquide céphalo-rachidien, contribuant à une harmonisation globale du corps et de l’esprit.
Cette méthode, qui vise la cohérence corps-esprit, est hautement reconnue au Japon comme à l’étranger.
Antoine : Diriez-vous que le Heddo massaji est un massage permettant la stimulation et le relâchement profond pouvant être utilisé en prévention de la santé, du bienêtre et de la beauté ?
Seiji Eguchi :
Le massage crânien ne consiste pas seulement à détendre ou masser la tête en surface.
Il favorise la sécrétion d’ocytocine et de sérotonine, deux hormones étroitement liées au bien-être physique et mental, ce qui permet d’espérer une amélioration de la qualité de vie (QOL, Quality of Life)).
L’ocytocine, appelée aussi hormone de l’amour, inhibe la sécrétion du cortisol, l’hormone du stress. Cela aide à relâcher les tensions et à procurer un sentiment profond de calme et de sécurité.
La sérotonine, quant à elle, stabilise l’humeur et possède un effet analgésique ; certaines personnes parviennent même à se passer d’antalgiques après régulation de cette activité.
Environ 15 heures après sa sécrétion, la sérotonine se transforme en mélatonine, contribuant ainsi à la régulation du rythme du sommeil nocturne.
De plus, l’activation du cortex préfrontal favorise un état d’esprit positif et la motivation à relever de nouveaux défis.
Ainsi, du point de vue des neurosciences, le massage crânien peut être considéré comme un soin significatif favorisant le “bien-être” (well-being), c’est-à-dire un état de santé physique et mentale optimal.
Antoine : Le Heddo massaji incorpore différents mouvements dont des pressions Shiatsu. Le shiatsu est-il une méthode répandue à Osaka ou au Japon d’une manière générale ?
Seiji Eguchi :
Au Japon, le shiatsu (指圧) relève du domaine de compétence des thérapeutes titulaires du diplôme national d’« anma massage shiatsu-shi ».
Par conséquent, la technique de massage crânien diffusée par notre école s’appuie sur une méthode dérivée de la thérapie des points gâchettes (trigger point therapy) — bien que son apparence soit similaire au shiatsu.
Lors du travail sur la partie supérieure du crâne, le praticien utilise le bout des doigts plutôt que la pulpe, appliquant une stimulation fine et délicate, comparable à celle d’une aiguille, tout en recherchant avec précision les zones de tension fasciale.
Même avec une pression minimale, cette technique produit une stimulation nette et pénétrante en profondeur, ce qui en fait sa particularité.
Cette méthode ne repose pas sur une pression forte exercée brutalement, mais sur une stimulation aiguë et précise visant à relâcher les fascias et à rééquilibrer les os du crâne.
Lorsque ces derniers s’assouplissent, la circulation du liquide céphalo-rachidien (CSF : Cerebrospinal Fluid) s’améliore, ce qui facilite la diffusion de l’action de l’hormone de croissance dans l’ensemble du corps.
En d’autres termes, le massage crânien de notre école ne se limite pas à une détente superficielle, mais agit en profondeur sur les fascias, le système nerveux et la circulation des fluides corporels.
Antoine : Vous enseignez principalement à des étudiants japonais mais aussi à des personnes étrangères. Quels sont les profils des participants ?
Seiji Eguchi :
Les étudiants sont issus d’horizons variés : thérapeutes et esthéticiennes déjà actives dans des salons de relaxation ou des cabinets de soins, personnes gérant un salon d’aromathérapie à domicile, mais aussi des femmes au foyer ou des débutants souhaitant ouvrir un salon chez eux.
Les âges s’échelonnent de 20 à 79 ans, mais tous les étudiants partagent le même objectif : acquérir sérieusement des techniques de haut niveau et à forte valeur professionnelle.
Nous recevons souvent des témoignages tels que :
« Les cours d’autres écoles manquaient de concret sur le plan théorique »,
ou encore :
« J’ai découvert la qualité du soin dans un salon géré directement par l’école, et j’ai immédiatement décidé de m’inscrire. »
Ainsi, notre établissement est reconnu, au Japon comme à l’étranger, comme une école de formation pratique où se rassemblent des personnes désireuses d’apprendre des techniques véritablement applicables sur le terrain.
Afin de répondre aux besoins de ceux qui souhaitent apprendre de manière intensive en peu de temps, nous proposons également des mini-cours et stages intensifs de courte durée, auxquels participent de nombreux Japonais résidant à l’étranger.
La venue de participants de France et de Suisse, comme cette fois, en est un exemple.
Beaucoup viennent avec des motivations telles que :
« Acquérir une méthode complète et structurée »,
« Découvrir la technique japonaise du massage de la tête »,
« Introduire un nouveau soin dans le menu de leur salon. »
En transcendant les différences de nationalité ou de profession, notre école fonctionne comme un lieu d’apprentissage et d’échanges, ce qui constitue l’une de ses plus grandes caractéristiques.
Antoine : Nous avons pu profiter de la présence de vos assistantes enseignantes SATSUKI sensei et MAKI sensei. Le Heddo Massaji est-il plus pratiqué par les hommes ou les femmes ?
Seiji Eguchi :
Le massage de la tête est légèrement plus populaire chez les femmes, mais il ne s’agit nullement d’une pratique réservée à un sexe particulier.
C’est pourquoi, lors de la définition de la clientèle cible, nous recommandons de ne pas segmenter selon le « sexe » ou l’« âge », mais plutôt de se concentrer sur les symptômes et problématiques : fatigue du cuir chevelu, fatigue oculaire, troubles du sommeil, raideur du cou et des épaules, déséquilibres du système nerveux autonome ou hormonal, etc.
Chez les femmes, s’ajoutent souvent des motivations esthétiques comme l’effet liftant ou l’affinement du visage.
Chez les hommes, la demande croît pour des raisons de gestion du stress et d’amélioration du sommeil, et il est donc important d’adapter la proposition de soins à leur mode de vie et à leur rythme de travail.
Concernant nos étudiants, environ 90 % sont des femmes, car au Japon, les métiers de « head spa » ou de « thérapeute » sont encore fortement associés à une image féminine.
Antoine : Nous avons eu également la chance d’étudier le Kogao avec MATSU sensei. Est-ce qu’il a un profil particulier en termes d’études et d’expérience ?
Seiji Eguchi :
Le professeur Matsu est un thérapeute expérimenté titulaire des certifications nationales de judo-thérapeute (judo-seifuku-shi) et d’acupuncteur.
Il dirige actuellement sa propre clinique et enseigne dans notre école les domaines spécialisés du lifting facial / ajustement crânien et de l’ajustement pelvien.
Par le passé, il était invité chaque mois dans trois grandes villes chinoises pour dispenser des soins à une clientèle de célébrités locales, ce qui témoigne de son rayonnement international.
Depuis la pandémie de Covid-19, il a recentré son activité au Japon et se consacre désormais, en tant qu’enseignant vacataire, à la formation de la nouvelle génération de praticiens.
Au Japon, il est rare qu’un thérapeute détenteur d’un diplôme d’État enseigne directement à des praticiens exerçant avec un certificat privé, et les cours de Matsu-sensei, fondés sur une connaissance scientifique rigoureuse et une riche expérience clinique, sont hautement appréciés.
Il est reconnu par les étudiants comme un enseignant de confiance, permettant d’apprendre une théorie exacte et une technique solide, caractéristiques d’un véritable professionnel de santé.
Antoine : EGUCHI sensei, vous n’êtes jamais venu en Europe ? Est-ce que vous aimeriez venir en France enseigner votre méthode ?
Seiji Eguchi :
Je suis allé en Europe avec mon épouse, Maki, lors de notre voyage de noces en août 2019, pour environ une semaine en France et en Italie.
En France, nous avons visité le Mont-Saint-Michel, l’Arc de Triomphe, la Tour Eiffel et les Champs-Élysées, et j’ai été profondément ému par la grandeur de son histoire, de sa culture, et par l’atmosphère urbaine si différente du Japon.
En ce qui concerne un enseignement en France, j’ai un vif intérêt pour la diffusion internationale de nos techniques ainsi que pour les échanges culturels.
La rencontre avec les participants venus de France et de Suisse cette fois-ci a renforcé mon désir de développer des collaborations avec l’Europe, afin de continuer à faire évoluer et rayonner le massage crânien d’origine japonaise à travers le monde.
Antoine : Merci beaucoup pour cet entretien exclusif ! Et j’espère vous revoir bientôt.
Seiji Eguchi :
C’est moi qui vous remercie sincèrement.
La venue de participants de France et de Suisse a donné à cette formation une dimension internationale, et cela a été pour moi une expérience très stimulante et enrichissante.
J’ai été profondément impressionné par la motivation et l’enthousiasme dont vous avez fait preuve tout au long de ces trois jours particulièrement intenses.
Je vous en suis reconnaissant du fond du cœur.
J’espère que les techniques et connaissances acquises lors de ce séjour au Japon deviendront pour vous une expérience précieuse, que vous pourrez mettre à profit à votre retour dans vos pays respectifs.
Je me réjouis déjà du jour où nous pourrons nous revoir, et souhaite que nous partagions alors un moment d’apprentissage et d’échange encore plus approfondi.
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