Hervé Eugène, une vocation au service des êtres vivants
Auteur : Publié le 08/06/2020 à 16h01 -Dans cet article, l'entrevue avec Hervé Eugène, un homme pour qui shiatsu et médecine chinoise sont à la fois passion et vocation. Après avoir commencé le shiatsu en 1975, il a occupé diverses fonctions au sein de la Fédération Française de Shiatsu Traditionnel puis au Syndicat Professionnel de Shiatsu. Hervé préside aujourd'hui la Fédération Française de Shiatsu Equin et Animalier. Du shiatsu Humain au Shiatsu Equin, retrouvez dans cette interview le parcours d'un chercheur tourangeau atypique.

Entretien avec Hervé Eugène
Antoine Di Novi : Bonjour Hervé Eugène,
Hervé Eugène : Bonjour,
ADN : Pour commencer l’interview, pourriez-vous nous expliquer comment vous en êtes arrivé au shiatsu ?
HE : Oui en fait c’est très simple, je suis prof de karaté et j’ai appris le shiatsu en même temps que le karaté en 1975. Année où je suis devenu ceinture noire. J’ai d’abord appris les kuatsu puis le shiatsu. C’est arrivé naturellement. Je traitais les karatékas qui avaient reçu des chocs, des coups. Les parents de mes élèves m’ont demandé par la suite des soins plus largement sans cause de lésions par exemple. Puis, alors que j’avais appris des techniques shiatsu sans théorie j’ai continué par des cours théoriques de médecine chinoise ; celle-ci étant un formidable moyen de compréhension de la santé.
ADN : Et comment avez-vous appris ces techniques shiatsu ?
HE : Simplement dans mes cours de karaté…
ADN : Mais à travers des stages avec des Maîtres ? la lecture de livres ?
HE : J’ai appris avec Takuzo Sugimoto un Japonais venu en France dans les années 1970 en tant que cuisinier. Il habitait chez moi et il donnait des cours dans mon club de karaté. Je suis en quelque sorte son élève et lui-même élève direct de Yamaguchi Gogen Sensei enseignant du Gojo Ryu Karaté.
ADN : Ah oui, le fameux maître « chat » du style Gojo Ryu ?
HE : Heu oui. Dans ce style de Karaté, il y a beaucoup de gens qui font des soins. Yamaguchi était un prêtre shinto. En réalité, je me suis intéressé très tôt à l’aspect santé du karaté. J’ai fait de la compétition comme beaucoup, pendant une dizaine d’années. Ayant moi-même eu des problèmes de santé, le karaté et le shiatsu m’ont énormément aidé. Pour moi ce sont la même chose. Placement, transfert, techniques, on parle de la même chose. Ces méthodes m’ont permis d’avancer par rapport à ma scoliose importante de 56 degrés.
ADN : Ah oui quand même !
HE : Oui. Cela n’aidait pas pour bouger. J’ai pu vivre normalement à travers ces méthodes. Et dans les années 1990, des gens m’ont demandé de faire des cours. J’ai alors commencé par un petit cours, puis l’école est née par la suite, lentement. J’ai rejoint à cette époque la FFST (Fédération Française de Shiatsu Traditionnel) car c’était la seule organisation qui existait. Je suis devenu rapidement le Responsable Technique. C’est la période où j’ai sorti mes bouquins. J’étais responsable de la commission pédagogique avec Jean-Marc Leclerc, Jean Dirand et Claude Didier en étaient les président et vice président. A la suite de différend, j’ai créé ma Fédération France Shiatsu.
ADN : D’accord
HE : En 2002. Puis l’une de mes élèves est arrivée d’Ecosse pour apprendre le shiatsu et la médecine chinoise pour les humains , elle apprenait déjà le shiatsu équin en Ecosse avec Liz Eddy. Et j’ai alors enseigné à sa demande la médecine chinoise et le shiatsu pour les humains dans cette école pendant 3 ans. Ensuite, j’ai créé ma propre structure.
ADN : Bien. Comment êtes-vous passé du shiatsu humain au shiatsu équin ?
HE : J’ai enseigné pour Christelle Pernot et Liz Eddy de 2002 à 2005. Je trouvais que la formation en médecine chinoise n’était pas suffisante, raison pour laquelle j’ai quitté cette école puis j’ai adapté mon shiatsu humain à l’équin. J’ai refait toutes mes planches de méridien. Je fais des recherches jusqu’à des sources au Japon. J’ai retraduit des points. J’ai écrit plusieurs livres sur le shiatsu équin. Sur les points d’acupuncture du cheval. La transcription de l’humain au cheval. Mais aussi, l’acupuncture vétérinaire qui existait bien avant.
ADN : L’acupuncture vétérinaire c’est-à-dire ?
HE : Et bien il y avait une acupuncture vétérinaire qui existait bien avant que l’on parle du shiatsu pour les chevaux. J’ai des livres où l’on mentionne des rouleaux datant du 15ème siècle. Il y avait une nomenclature. Et nous avons transcris la nomenclature de l’humain au cheval. J’ai retraduit tous les points à partir de sources écrites japonaises. Les points Shu dorsaux du cheval existaient déjà par exemple mais ils ne sont pas localisés de la même manière que sur les êtres humains.
ADN : Effectivement, il n’y a pas le même nombre de vertèbres j’imagine ?
HE : Oui il y a 18 vertèbres thoraciques effectivement et puis le cheval n’a pas beaucoup d’esprit, en tout cas selon la vision chinoise ancienne, son esprit est lié aux tropismes : manger/boire/respirer donc seuls Cœur, Foie et Poumon sont présents pour qualifier l’esprit mais pas les autres. Il y a plein de petites différences et j’ai essayé de clarifier des choses d’autant plus qu’il y avait de la confusion. On ne peut pas retranscrire directement de l’humain au cheval. Cela n’a pas de sens. Si on regarde l’horloge circadienne par exemple, le cheval mange 18 heures par jour, vous imaginez un estomac qui serait plein d’énergie de 7h à 9h [rires] ! Il y a plein de questions et il reste donc beaucoup de travail à faire.
ADN : Quand vous parlez de point Shu, vous mentionnez la médecine chinoise et à propos des japonais …?
HE : Oui, les japonais ils ont tout « piqué » au chinois (l’écriture, la médecine…). Et moi j’ai plus de sources venant du Japon que venant de Chine. Mais les planches sont identiques.
ADN : Intéressant…
HE : Oui, je confirme, c’est passionnant ! C’est un boulot de tous les jours, il y a du travail. [rires]
ADN : [rires] Et comment en êtes-vous à pratiquer avec des chevaux, c’est la continuité avec l’école écossaise, vous aviez des amis cavaliers, déjà des chevaux ?
HE : A la suite de cette école, j’ai dû m’intéresser en me formant à l’anatomie, la physiologie et même au comportement du cheval. Le monde professionnel des chevaux, des cavaliers est très exigeant. On a intérêt à connaître son sujet sinon… Puis après j’ai eu des chevaux à la maison.
ADN : La passion des chevaux est donc plutôt venue après ?
HE : Ah oui après. Je ne suis pas un cavalier, je travaille avec des chevaux à pied, je ne monte pas dessus [rires].
ADN : [rires]
HE : Par contre, j’ai acquis une très bonne connaissance du cheval. Cela fait maintenant 15 ans.
ADN : C’est donc aujourd’hui votre « dada » si j’ose dire ?
HE : Je continue à faire de la formation pour les humains mais en fait j’ai accès mon travail à former des gens comme les cavaliers, les propriétaires. Je ne forme que des gens qui ont déjà fait la formation en shiatsu équin. Je ne fais plus d’initiation en shiatsu humain, je laisse la place au titre (le titre Spécialiste Shiatsu du Syndicat Professionnel de Shiatsu - SPS). Je me positionne sur des formations courtes. Alors que le discours du SPS est plutôt porté sur des formations longues de 3 ans. Moi, je préfère des formations courtes, efficaces, opérationnelles. J’ai un tronc commun de médecine chinoise, shiatsu humain et équin, puis des techniques Kansetsu, Kuatsu, etc. Les gens ont chez moi des bons outils pour pratiquer mais par contre ils n’ont pas le titre. S’ils souhaitent faire une VAE par la suite, c’est leur choix.
ADN : Très bien. Qu’entendez-vous par Kansetsu ?
HE : C’est le travail structurel. Cela veut dire articulation. C’est le shiatsu des articulations.
ADN : Vous voulez dire ostéo-articulaire ?
HE : De l’ostéopathie ou plutôt de la chiropraxie. Il faut savoir que Namikoshi Sensei a envoyé son fils étudier la chiropraxie aux Etats-Unis. Donc on retrouve dans le shiatsu beaucoup de techniques de chiropractie. Vraiment beaucoup. J’ai travaillé moi-même avec Takeuchi Sensei qui habite Tokyo, à Shibuya, et lui c’est un pro des Kansetsu !
ADN : Ah Takeuchi Nobuyuki, le fondateur du Yin Shiatsu ?
HE : Oui tout à fait.
ADN : Un maître japonais très friand de médecine chinoise je crois…
HE : Oui et aussi de beaucoup de structurel. Il est intéressant comme homme. Il a une clinique avec une douzaine de thérapeutes. Il y a de la pratique clinique donc c’est du « lourd » ! Il travaille d’une manière singulière ; utiliser tous les moyens qui soignent. Il ne se donne pas de limite dans sa pratique. Du moment que cela soigne c’est bon.
ADN : C’est un médecin ou un pragmatique à la japonaise !
HE : Oui il utilise aussi bien l’acupuncture, la moxibustion, le shiatsu, les ventouses, les tables chauffantes, etc. Je trouve cela très intéressant.
ADN : Et pour vous, quelles sont les différences entre shiatsu humain, équin, mammifères ? Vous avez aussi écrit des livres sur les chiens ?
HE : Oui en fait mon premier livre est celui sur les chiens. C’était un livre très succinct. Par contre, pour le cheval j’ai nettement plus travaillé. Il y a aussi l’une de mes élèves qui a écrit un livre sur les chiens, et notamment sur le comportement canin. C’était d’ailleurs son sujet de mémoire, shiatsu et comportement canin. Le trouvant intéressant, j’ai édité son livre.
ADN : Oui car vous avez aussi une maison d’édition, les Editions Hervé Eugène ?
HE : Oui, oui. J’édite mes livres maintenant et quelques livres de différents auteurs.
ADN : C’est une activité que vous développez ?
HE : En fait, non pas plus que cela. Cette maison d’édition me permet de diffuser et d’être autonome. Ce n’est pas mon métier, j’ai assez de travail comme ça ! [rires]
ADN : [rires]
HE : [grands rires] c’est en plus du reste ! Et le confinement m’a permis de refaire mes livres. C’est un travail qui prend beaucoup de temps. En fait, j’en avais marre de passer par des diffuseurs et des éditeurs qui ne faisaient pas le travail que je souhaitais. Voilà. Et les marges pour les diffuseurs allaient jusqu’à 56% ! Et en plus le travail de communication n’était pas à la hauteur ! Mes premiers livres ont été édités par divers organismes Chiron, Marabout…Editer soi-même rend plus libre sur les contenus également. En plus, les livres font un beau support pédagogique ; les livres sont donnés aux étudiants suivant mes formations.
ADN : Très bonne idée ! Et à propos de vos différentes activités, j’avais lu celle d’Actea Santé. Pouvez-vous nous en dire plus ?
HE : Actea Santé est né d’un D.U d’Ingénierie et Conseil en Santé Active que j’ai passé à l’université de Maine en 2012 en lien avec la CPAM, devant participer à une synergie à travers un réseau de différentes disciplines. Cela permettait de proposer à nos clients des pratiquants et praticiens référencés : ostéopathes, art-thérapeute, kinésiologue, etc. plutôt tourné vers l’énergétique mais il y avait aussi des médecins, des kinés. Des ateliers bien-être étaient organisés et les gens recevaient des soins, des outils. L’idée était de fournir des outils pour se soigner en prévention. Le réseau s’est étiolé sans doute à cause de problèmes d’égo, ce que l’on retrouve un peu partout et dans le monde du shiatsu. Il y a toujours quelqu’un qui se croit plus fort qu’un autre…
ADN : Ah cela, l’épisode d’épidémie l’a clairement montré lors des deux derniers mois ! On les vu à la télé les egos.
HE : Ah mais moi je n’ai pas regardé la télé pendant 2 mois.
ADN : Vous avez eu parfaitement raison. Anxiogène ne suffit plus pour décrire ces épisodes médiatiques télévisuels quotidiens !
HE : Cela ne m’a pas dérangé de ne pas regarder la télé…De toute façon les mesures m’ont choqué alors j’ai préféré ne pas regarder.
ADN : Heureusement que vous n’avez pas entendu ce qu’ils ont dit ! [rires]
HE : Oui, j’ai évité cela c’est bien déjà…
ADN : Donc, votre cœur d’activité professionnelle est actuellement la Fédération Française de Shiatsu Equin et Animalier (FFSEA)
HE : Oui, exactement. J’ai repris les outils et le logo de France-Shiatsu et je les ai adaptés à la FFSEA.
ADN : Et avez-vous des études, des retours de clients ou de praticiens sur les effets du shiatsu sur les animaux ? Travaillez-vous sur tous les animaux ?
HE : Je donne aux élèves les planches de la vache, du cheval. J’ai une élève qui pratique sur les moutons. Beaucoup ont des bovins.
ADN : Ah ! Il y a des éleveurs parmi vos élèves ?
HE : Non pas d’éleveurs parmi mes élèves mais mes élèves travaillent pour des éleveurs. Il y a une grande demande de leur part. Sans doute qu’ils ont en marre d’utiliser des antibiotiques et des anti-inflammatoires et, ils cherchent des approches alternatives naturelles. Comme ils ont besoin de commercialiser leur viande ou leur lait, s’ils arrivent à réduire leur traitement, c’est quand même plus intéressant qualitativement pour eux. Et comme ils ont de bons résultats alors la demande se développe.
ADN : Quelle voie incroyable ! En fait, le shiatsu animalier est vraiment dans l’ère du temps. Il aurait un rôle sociétal, économique et surtout écologique ! C’est génial ! Même si les résultats sont basés sur l’observation c’est prometteur. D’ailleurs, avez-vous des études scientifiques sur les effets du shiatsu ?
HE : J’ai des élèves qui ne font que du bovin et elles travaillent énormément. Alors j’ai parmi mes élèves des vétérinaires dont un qui a une grande clinique en région parisienne à Chantilly. Et il est vraiment motivé sur le sujet. Nous allons commencer une étude sur l’impact des points en shiatsu, moxibustion et acupuncture visualisé en imagerie. Donc cela va nous apporter des sources bien fiables. C’est vrai qu’il n’y a pas d’études scientifiques pour le moment.
ADN : Je n’ai jamais lu d’études sur le sujet. Mais l’approche paraît exceptionnelle !
HE : C’est sûr ! Il y a des travaux du Docteur Giniaux par exemple qui est l’un des vétérinaires précurseurs de l’acupuncture pour les chevaux.
ADN : Toujours à propos des chevaux, quelle est selon vous la différence majeure entre les pratiques du shiatsu et d’ostéopathie ?
HE : Alors il ne faut pas être trop catégorique car il y a des ostéopathes qui travaillent exactement comme en shiatsu mais on peut dire que la différence majeure sera l’observation. Le praticien shiatsu a l’avantage d’avoir une observation à travers des concepts de la médecine chinoise par exemple et la notion de méridiens. En travaillant sur le tendino-musculaire, le shiatsu a cette clé que l’ostéopathie n’a pas. Mais il arrive que les techniques effectuées par les ostéopathes soient plus efficaces. En shiatsu on ne fait pas de structurel direct, mais plutôt un travail myotensif. En fait, c’est complémentaire et on ne pourrait pas dire que l’une des deux pratiques est meilleure que l’autre. Mais l’approche dans le shiatsu reste plus globale.
ADN : Imaginons que vous vous adressez à un propriétaire privé, dans quel cas vous lui diriez d’aller voir un ostéopathe ou un praticien shiatsu ? Selon quel symptôme ? Une pathologie particulière ?
HE : La grande différence porte sur les causes de la maladie. Si la cause est structurelle externe, je pense que l’ostéopathie est plus adaptée. Quand des pathologies sont sans facteurs externes je pense qu’il est important d’avoir la vision d’un praticien shiatsu qui a été bien formé parce qu’il va pouvoir mettre en lien des symptômes différents sur différents tissus à travers justement la lecture des modèles des cinq éléments. Par exemple, certains chevaux ont des tendinites qui seront liées à une chaleur/humidité de la rate qui se « rebellent » contre le foie. Et cela, l’ostéopathe ne le verra pas, il dira c’est une tendinite et fera un travail sur la tendinite. Alors qu’en shiatsu, on va peut-être travailler sur la rate (méridien, points) ou le mode alimentaire ou l’environnement humide, etc. Donc dans les cas de facteurs externes non connus, il vaut mieux à mon sens aller voir un praticien de shiatsu. On a eu un même cas avec mon élève vétérinaire qui lui reçoit beaucoup de chevaux de course. Ce sont des chevaux qui ont parfois des lésions externes dues au travail trop intensif.
ADN : Suractivité, surentraînement ?
HE : Oui, des blessures également. Comme tout vétérinaire il suit une méthodologie médicale à travers l’usage de l’imagerie par exemple. Il regarde, il observe puis lorsqu’il a testé différents traitements : cortisone, anti-inflammatoires… sans constater d’amélioration chez le cheval alors que faire… Et bien il aurait peut-être mieux valu voir un praticien shiatsu en prévention qui lui aurait pu faire des liens entre tel symptôme avec tel symptôme. Récemment on a eu un cas un cheval de course, plutôt cheval de complet. C’est un cheval vraiment merveilleux mais qui peut vite devenir ingérable. On a fait un traitement avec la médecine chinoise puis la propriétaire nous a informés que son cheval n’avait jamais été ainsi, jamais ! Mais cela n’a pas duré. Donc on a dû refaire le traitement jusqu’à stabiliser son état.
ADN : En terme de traitement, quelle est la durée ou la fréquence moyenne ?
HE : Trois semaines pour ce cheval.
ADN : Combien de fois pendant ces trois semaines ?
HE : Cela dépend du moyen thérapeutique. Si on utilise la digipression c’est tous les jours, plusieurs fois par jour. Si on utilise la moxibustion sans doute un jour sur deux soit environ une dizaine de séances, et l’acupuncture c’est variable, toutes les semaines ou plusieurs fois par semaine selon l’évolution du syndrome. Il faudra adapter la stratégie au syndrome.
ADN : Il y a donc deux populations : les propriétaires privés et les écuries professionnelles ?
HE : C’est difficile de dire aux professionnels, aux palefreniers d’appliquer des moxas ou faire du shiatsu ; ils nous répondent généralement qu’ils n’ont pas le temps ! Il y a toutefois des écuries où ils pratiquent mais ce n’est pas encore dans la culture. Il faut faire de l’éducation. Comprendre l’intérêt des soins en prévention. Changer des comportements dans le planning.
ADN : C’est comme pour les êtres humains en fait !
HE : Oui je fais de l’éducation avec les humains depuis 40 ans, je peux le faire avec les chevaux encore pendant quelques années. Cela fait 40 ans que l’on explique aux gens qu’il faut entretenir sa santé.
ADN : Ce n’est pas gagné ! [rires]
HE : Oh oui je sais, cela fait depuis 1975 !
ADN : Parmi les précurseurs en France.
HE : Nous étions déjà nombreux parmi les karatékas ; en aïkido, en judo aussi. Il y avait un auteur connu Jean Rofidal, un karateka qui a écrit sur le shiatsu, yoga et do-in édité chez Chiron comme moi. Et lui était déjà là bien avant moi. Et Jean Dirand et Claude Didier étaient des judokas. Cela a commencé dans les années 1960. Donc avec des gens qui ont 10 ans plus que moi.
ADN : Le shiatsu équin et plus globalement le shiatsu animalier offre de formidables perspectives sociétales C’est un vrai sujet écologique touchant autant le propriétaire « lambda » avec son chien ou son chat, que le monde agricole et je pense aux éleveurs français, quelle formidable opportunité de se former à un outil manuel et naturel comme le shiatsu qui peut soulager ou soigner un troupeau et autre cheptel.
ADN : Je vous remercie pour cette interview qui va, j’en suis sûr, ouvrir de nouveaux horizons.
HE : Merci à vous.
Mini Portrait Chinois d’Hervé Eugène
Votre principal défaut ?
L’impatience
Votre occupation préférée ?
Mes bonsaïs, héritage de mon professeur
Votre livre de chevet ?
Livres de Haruki Murakami
Votre film préféré ?
Coup de tête par Jean-Jacques Annaud avec Patrick Dewaere
Votre jour de la semaine ?
Vendredi
Votre devise ?
Un arbre immense est né d’une petite racine
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